Mon beau sapin, roi des forêts !
En ce samedi 11 décembre, à une heure relativement peu matinale, fils et moi… sommes partis braver foule et vent glacé sur le parvis du magasin Ikea Montpellier, afin de ramener Monsieur Sapin 2016, version écolo. Comme chaque année, IKEA, en partenariat avec l’Office national des forêts (ONF), propose à ses clients de devenir de véritables acteurs du développement durable, grâce à l’opération « Agir à la racine ». A la caisse spéciale sapin aménagée pour l’occasion dans le hall du magasin, des hôtesses Ikea empochent tes billets de 25 euros en échange d’un bon d’achat de 20 à valoir dans le magasin dès les premiers jours de la nouvelle année, et de la promesse d’un beau sapin environnementalement correct ! Lorsque tu ramèneras fièrement, aux tous premiers jours de janvier 2018, ton sapin fatigué et desséché, dans ton magasin Ikea, il sera recyclé en compost ! Au final, il ne t’aura coûté que quelques euros mais tu auras agi comme un chevalier de l’environnement durable, en témoigneront pendant quelques mois les nombreuses épines enfoncées dans les fibres croisées du tissu des sièges arrière de la voiture. Mais ça, fils s’en fiche. Il veut un beau sapin, un grand sapin. Que dis-je, un immense sapin. Une bête de la forêt, un géant vert. Sa mère, ex-jurassienne, lui a transmis ce désir frénétique et ingérable du sapin gigantesque, de ceux dont la cime plie sous le plafond de l’humble demeure ; et peu importe si le diamètre du roi des forêts est si disproportionné qu’il nous bouffe l’espace vital du salon pendant 4 semaines ! L’ado rêve toujours en grand.
L’épineux problème
Bonjour poli au gardien du temple des arbres ; sans perdre de temps, avec notre regard expert des gens de la montagne :-), nous repérons les quelques éléments de grande taille. Une année pauvre en réalité ! Une année « tout-petit-géant-vert-nain de-jardin-piqué-aux-hormones ». Fils s’en rend compte rapidement. Je motive les troupes, et nous fouillons les tas de sapins empilés et mis sous filet. En quelques minutes, nous repérons un premier élément, susceptible de dépasser le mètre 50. J’engage fils à mettre une option dessus, en tenant fermement le sapin contre lui, pendant que je poursuis mes recherches, dans l’espoir d’un meilleur, d’un plus grand, d’un plus beau, d’un mieux fourni… Et alors que cette quête du Saint Graal dure déjà depuis quelques longues minutes dans une ambiance légèrement tendue maintenant, je me retourne machinalement pour voir si l’ado ne s’est pas volatilisé chez Micromania. C’est à ce moment précis que je LA vois ! La femme sans cœur et sans scrupule. Visiblement, elle est prête à tout, même à briser les rêves de déco d’un grand ado qui rêve encore en guirlandes et en boules scintillantes. Elle, elle tire le sapin vers elle en jurant après le fils. Je m’approche telle une louve, prête à défendre la chair de ma chair, et la verdure des branches du sapin coupé ! La femme sans cœur dit : « mais tu vois bien que ta maman va en choisir un autre, celui là il n’est pas à toi, lâche le ! » Mon sang ne fait qu’un tour : Mon beau sapin, roi des forêts,…./…Toi que Noël planta chez nous,…Par les mains de ma mèèèèèèèèèèèèèère !!
La femme sans cœur a compris. Elle a lâché prise !
