« Tournée » de Mathieu Almaric, culte.

Avez-vous eu l’occasion de voir le film de Mathieu Almaric, TOURNÉE (réalisation 2010) ? Non ?Il n’est pas trop tard pour une rediff…

Il faut voir ce film, ne pas le rater, sous aucun prétexte.

Un pur moment de plaisir, un film plein de gaieté, de partage, et de sensibilité aussi. L’histoire de ces femmes incroyables qui font le show du Cabaret New Burlesque. Des femmes nues, certes, mais de vraies « girl-shows » qui pratiquent en réalité l’effeuillage burlesque. Il y a sur scène de vraies performances artistiques, de la générosité, du don de soi, de l’émotion, donnés par ces femmes férocement rock and roll, qui portent en elles toute la tradition américaine.

Sur scène, les décibels dégueulent abondamment des musiques criardes de l’époque du « rêve américain ». Les filles sont outrageusement tatouées, maquillées, ornées, pailletées. Mais ces créatures pulpeuses parviennent toujours à vous émerveiller,  vous faire rire ou sourire, par la magie de leurs gestes ou la pseudo-vulgarité de leur strip-tease !

Répondant aux patronymes exotiques de Mimi le Meaux, Kitten on the Keys ou encore Dirty Martini (ma préférée), ces strip-teaseuses manient aussi bien l’humour que la séduction ou l’excentricité !

Et lorsque Dirty Martini apparait…

En janvier 2012, elles se produisaient sur la nouvelle scène du CHAI DE SKALLI à Sète pour 4 soirs de prestations. Dans la salle du théâtre aux fauteuils capitonnés de rouge, un public très hétéroclite, tout âge confondu, un panel de styles, mais une même curiosité et envie de voir. Le spectacle démarre en fanfare avec l’arrivée sur scène de Kitten on the Keys, la maitresse de cérémonie, celle qui –  par de petits sketchs très désopilants et des propos (sexuels) très crus – remplit l’espace-temps entre les différents strip-teases des filles ; une sorte de femme-clown-sexuelle, aux talents multiples et au charisme débordant !

Lorsque Dirty Martini apparait sur scène, on sait, pour l’avoir vu dans le film de Mathieu Almaric, à quoi s’attendre. On a ici affaire à une femme aux formes « callipyges » (comme on peut le lire dans la brochure distribuée ce soir là). Cette femme en impose, quoi ! Elle entre sur scène, moulée dans une robe synthétique aux couleurs du drapeau américain, le tissu tendu, prêt à craquer, mais au bout de quelques secondes, on ne voit plus qu’une forme remplie et généreuse qui, avec la terrible grâce d’une ballerine, se dévête avec humour et malice ! Le public applaudit, conquis et ravi !

Et moi je pense à Dukan, à ses régimes, à cette pression sociale d’être mince pour être « bien perçue » ou belle, et à cette idée folle de noter les adolescents sur leur poids au bac ! Je ne sais pas pourquoi mais il me semble que là, sous mes yeux, j’ai la réponse à tant d’années de culpabilité et de pression sociale imposée aux femmes ; je sais ce soir que tout peut être différent, et que le modèle anorexique Kate Moss est bien moins sensuelle que ce que j’ai pu voir ce soir. Pour preuve je vous mets un extrait ou deux, prenez place et faites vous plaisir !

Dirty Dancing dans « Love America »

Le film de Mathieu ALMARIC. TOURNÉE.

Touchant, émouvant, exceptionnel !